L’Homme de théâtre français du XVIIIe siècle, c’est lui ! Celui qui s’inspire des comédies italiennes, où amours, travestissements, classes sociales, orgueils et préjugés transpirent sous les masques de personnages hauts en couleurs, c’est lui ! Celui qui manie la langue française avec grâce et impertinence, qui délie les langues des amoureux fiévreux, des marquis malpolis, des serviteurs trompeurs, c’est encore lui ! MARIVAUX, le grand, le fort, le plus sincère de tous, c’est bien lui !
Datant de 1746, Le Préjugé Vaincu est l’une des dernières compositions théâtrales de Marivaux et raconte comment l’orgueilleuse Angélique, fille de Marquis, se refuse à aimer Dorante, bourgeois enrichi, faute de noblesse suffisante. Les serviteurs de l’une et de l’autre se mêlent à la farce, participent à l’imbroglio, au même titre que le Marquis lui-même. Tous jouent la même ritournelle : qui est le plus digne et qui mérite un bon mariage ?
Notre équipe : Dounia Bouhajeb et Nicolas Edant (photo ci-contre), Jérôme Batteux, Pascal Croce et Clémence Paquier (également metteur en scène du spectacle).
Rien de plus n’est utile à la représentation que les acteurs et les spectateurs. Le lieu où l’action se déroule devient notre décor, pur et sans apparat supplémentaire, afin de laisser les mots de Marivaux couler dans nos oreilles, pour un spectacle extrêmement vivant. C’est une comédie gracieuse et pressée, comme un conte de fées sans effet escompté, juste l’amour et la trame de l’histoire. Et ça suffit, ça joue.
“— Donne-moi une main que je l’adore, la première venue.
— Tiens, prends, la voilà.”